Epingle de pardon - (Spilhenn Pardon)



L'EPINGLE DE PARDON (Spilhenn Pardon)                                                                                                                           

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Pardon de Tronoën

Les élégantes du Pays Pagan (Nord-Finistére) et de Cornouaille, principalement du Pays Bigouden, portaient, fixées sur leurs corsages, des épingles de pardon achetées lors d'assemblées religieuses ou profanes : Ar spilhenn Pardon ou spilhenn bodadeg (Epingle de pardon ou d'assemblée).



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La Bigoudène et ses épingles de pardon



Ce bijou était composé d'une épingle avec tête faite en verre soufflé, en perle de culture ou en argent travaillé, agrémentée de pendeloques terminées par des breloques. Des pendeloques dont le nombre se situait entre un et trois et qui étaient elles aussi faites d'un assemblage de perles naturelles, de verre soufflé ou d'argent.
Les assemblages de couleurs de ces épingles était très variés et étaient assortis aux costumes de celles qui les portaient, costumes aux motifs brodés et perlés.

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Épingle à une pendeloque.
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Épingle à deux pendeloques.
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Épingle un peu plus récente...




A l'inverse des épingles vendues par les colporteurs, les épingles vendues en magasin après la Grande Guerre étaient présentées dans des boites.

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Boîte d'emballage de chez  Le Minor (Pont l'Abbé)
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Étiquette collée sur le fond du couvercle


La boîte et son spilhenn étaient accompagnées d'un texte en Breton traduit en Français (à moins que ce ne fut l'inverse...)

Me ober sin d'ezhi,
N'teue ket n'ezhi.
Me kinnig kraon d'ezhi,
N'teue ket n'ezhi.
Me prena eur spilhen vrao d'eshi,
N'euze e teue.
M'esu great mat 'ta, mamm ?
  • Ya ma faotr,
Ho tad rae er mod-se ac'hannon-me

                        (Rimodell a vro Scaër)
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Je lui faisais signe,
Elle ne venait pas.
Je lui offrais des noix,
Elle ne venait pas.
Je lui achetais une belle épingle,
Elle vint alors.
Ai-je bien fait ma mère?
  • Oui, mon garçon,
Ton père faisait ainsi avec moi.

                      (Entendu à Scaër) 
HISTOIRE DU SPILHENN PARDON                                                                                                                                             

Dans les années 1900 , la bague de fiançailles n'existait pas encore...
Mais il fallait pourtant bien déclarer sa flamme!
Alors, après la messe de Pardon, les jeunes hommes courraient vers les boutiques des marchands ambulants afin de leur acheter les fameuses épingles qu'ils désiraient offrir à leurs belles. Ils devaient faire selon leurs moyens tout en gardant leur rang. Si la femme de leurs rêve était très courtisée, il fallait savoir casser sa tirelire, même si ce n'était pas forcément obligatoire (Une Bigoudène sait ce qu'elle veut et qu'elle ne veut pas). Le nombre de pendeloques dépendait donc de la fortune du gars et aussi de sa motivation. Ainsi celui qui avait peu de sous en prenait une toute simple sans pendeloque (la honte un peu sur lui) l'autre qui en avait un peu plus, en prenait une avec une pendeloque,et les fils de propriétaires paysans ou de maîtres de barques pouvaient aller jusqu'à trois...

 

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La boutique du camelot accolée à la chapelle de Tronoën, un jour de pardon


Ensuite le jeune homme l'offrait à la jeune fille avec laquelle il voulait se marier.


Si le dimanche d'après la jeune fille la portait ostensiblement sur son costume et au regard de tous, le jeune homme savait qu'elle était prête a devenir sa fiancée et peut-être son épouse...

Sinon, elle gardait son épingle...
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La fille était courtisée, voyez ses trophées...

Epingle de pardon
Ornements


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